Monter sa boîte
- Anaïs
- 6 avr. 2019
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 avr. 2019
Monter sa boîte, le rêve de bien des personnes… Les strass et les paillettes font bonnes figures quand on regarde les success story de jeunes startups. Mais en vrai, c’est une toute autre histoire…
La mienne a commencé il y’a près de 4 ans, déjà, ça passe si vite !
Après un diplôme d’éducatrice spécialisée et une reconversion en pâtisserie aux côtés de Cédric Grolet, je commence à avoir l’idée de la box de pâtisserie.
En effet, j’étais abonnée à Birchbox, une célèbre box de beauté crée par Mathilde Lacombe, et je me suis dit que pouvoir transmettre mon savoir-faire sous cette forme pourrait être un moyen très ludique d’apprendre la pâtisserie. Il est vrai qu’étant d’une famille d’entrepreneurs, ce sang coule dans mes veines et l’envie d’entreprendre également.
J’appelle alors mon grand frère, Julien, qui à l’époque était entrepreneur dans un tout autre domaine. Je lui explique mon idée, et ni une ni deux, il me demande si cela existe déjà en France, en Europe ou dans le monde.
Rien, néant total sur la box de pâtisserie… Le choix est risqué : aucun marché car aucun intérêt ou susciter l’envie et l’intérêt et ainsi créer le marché. Je n’ai pas réfléchi trop longtemps à la question, évidemment que nous allions créer le marché, nous sommes faits pour cela dans cette famille : créer !
Mon compagnon de l’époque sortait d’école de commerce et a tout de suite commencé à m’orienter sur le business plan, les études de marché, les prévisionnels enfin bref tout un tas de choses qui paraissent bien complexes et qui pourtant vous seront totalement vital au démarrage d’une entreprise.
Pourquoi ?! Ce seront des indicateurs qui vous permettront de vous situer sur votre démarrage, vos objectifs, vos concurrents etc. En plus la banque et les financeurs vous les demanderont obligatoirement également.
Est-ce que des investisseurs sont obligatoires dès le début ? pour notre part non, nous avons décidé de lancer la boite sur fond propre, à l’époque avec un capital de 1300€ seulement, je suis assez fière de voir que nous avons réussis à transformer ces 1300€ en plusieurs emplois, en un lieu et un tas de personnes que nous faisons travailler en externe.
Monter sa boite c’est surtout bien s’entourer, c’est le conseil le plus précieux que mon frangin ai pu me donner, choisir les bonnes personnes qui sauront faire en sorte que ton bébé prenne vie rapidement. C’est un choix que j’ai fait de céder des parts dès le démarrage mais pour avoir les meilleurs services à nos côtés. J’aurais pu choisir de garder 100% de la boite mais elle n’en serait pas là aujourd’hui et je ne réaliserais pas ¼ de ce que je fais aujourd’hui. Il est important de savoir s’épauler pour déléguer des tâches, et oui on ne peut pas tout maitriser, chacun à des compétences différentes. N’hésitez pas à trouver des associés dès le démarrage plutôt que de partir dans cette aventure seul.
C’est une aventure stressante, éprouvante, fatiguante bien que magnifique.
Une fois que vous avez fait le constat des besoins, le bp, les prévisions, trouver vos associés, on fait quoi ?
Alors là on rédige les statuts ! Hyper important de tout noter noir sur blanc, pour ma part cela a été facile car un avocat d’affaire fait partis des associés donc beaucoup de travail en moins. C’est une partie importante n’hésitez pas à faire appel à un vrai pro quitte à ce que cela vous coûte de l’argent, certaines étapes sont cruciales.
Et ensuite ?
Ensuite on pense à déposer sa marque à l’inpi pour vérifier que tout est ok niveau dépôt et niveau concurrents. Vous recevrez également beaucoup de lettres au début de votre aventure vous demandant de payer tel et tel taxes, faites attention c’est à 90% du faux.
Puis de notre côté nous avons lancé un crowdfunding afin de commencer à faire parler de notre concept, récupérer un peu d’argent mais surtout faire les premières préventes et faire rentrer notre produit chez le consommateur.
2500€ pour ce premier crowdfunding, et ça a été une réussite !
Ensuite tout a été une question de patience, de travail et de communication.
Je travaillais toujours à côté comme mes associés, les journées malheureusement ne faisant que 24H , le temps du dodo se limitait à 5h par nuit pour avoir le temps de faire une journée de 8h de job alimentaire et de remplir le reste avec un projet tout neuf à lancer.
Commencer les réseaux sociaux, tout nouveau pour moi lorsqu’on a lancé le chef en box, créer les recettes, faire les pesées, faire les box, gérer un SAV avec parfois des personnes vraiment méchantes qui ne se rendent pas compte du boulot qu’il y’a derrière, envoyer les box etc.
Bref pour réussir tout cela je me suis entourée d’autres personnes dès le début comme Julia, ma cousine qui a géré longtemps seule l’identité visuelle de notre bébé, puis nous a rejoint Laurent notre super graphiste et bien d’autres personnes.
Une fois tout cela réalisé, vous devenez comptable (ne pas oublier d’en prendre un rapidement), vous commencer à vous rendre compte de toutes les taxes de l’état français, de l’Urssaf quand vous voudrez vous payer, de toutes les démarches compliquées et j’en passe. C’est à ce moment qu’on se rend compte qu’il faut bien fixer le prix de départ de notre produit car on ne se rend pas forcément compte des autres dépenses annexes.
Vous vous mettez aussi à faire de la veille concurrentielle car pleins de petits malins trouvent que de faire un copier-coller de votre concept est une bonne idée, après tout cela fonctionne pourquoi ne pas faire exactement la même chose ? Le début d’une autre bataille avec les avocats et j’en passe. Enfin bref vous faites aussi du juridique en plus du reste ahah.
Puis viens ce jour merveilleux où vous pouvez vous salarier et passer à un seul boulot, qui au final prends encore plus de temps que les 2 autres réunis J mais vous travailler enfin à plein temps pour vous et pour vos associés, c’est la plus belle récompense que j’ai pu avoir.
Bref monter sa boite, même si c’est très résumé ici, cela prend du temps, beaucoup d’énergie, donne un stress de fou mais c’est une aventure unique que vous ne vivrez pas 50 fois dans votre vie. Alors foncez si vous êtes bien entourés.
N’hésitez pas si vous avez des questions je me ferais un plaisir de vous y répondre.
Belle soirée les gourmands !
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